J’ai toujours adoré Etsy car j’y trouve inévitablement de petites pépites. Mais depuis que j’ai un blog, ce eshop me permet de faire de belles rencontres. Dernièrement, j’ai écris à propos de lampes Made in France. Grâce à cet article, j’ai croisé le chemin d’Etienne Bois, un artisan ébéniste du Pays Basque.
Etienne est un véritable passionné et les réponses à mon interview témoignent de cet amour pour le bois. Chez Etienne Bois, j’ai aimé la diversité de ses projets : de la terrasse panoramique à la lampe minimaliste en passant par le plateau planche de surf pour prendre l’apéro dans la piscine ! D’ailleurs, la lampe Pixys trône désormais sur mon bureau.
D’où vient l’envie d’exercer le métier d’ébéniste et quel est ton parcours professionnel ?
J’ai tout petit été sensibilisé à apprécier le bois, notamment grâce à mon père qui aimait le travailler. C’est une matière noble, chaleureuse et belle, mais qui peut s’avérer difficile à travailler parfois. Le bois n’est pas inerte, contrairement à ce qu’on crois bien souvent, mais il est bien vivant. Il va bouger, changer en fonction des éléments qui l’entourent. On dit qu’il travaille, ce n’est pas anodin. Par conséquent, une personne qui travaille le bois a généralement une relation très particulière avec cette matière. Il faut l’observer, le sentir, le caresser pour pouvoir le travailler. On devrait d’ailleurs plutôt dire « travailler avec le bois », car on s’adapte plus au bois qu’il ne s’adapte à nous ; en fonction de sa fibre, de sa couleur pour parvenir à créer ce qu’on l’on avait imaginé. C’est ce contact particulier avec la matière qui me plait vraiment dans ce métier.
Mais, contrairement à ce qu’on pourrait croire, je ne m’étais pas à l’origine orienté dans cette voie. Comme beaucoup de jeunes je crois, après le BAC je suis allé à la fac sans trop savoir pourquoi. Ce n’est qu’après mon Master en Droit et après avoir mis un pied dans le monde du travail que je me suis rendu compte que ce n’était pas « ma voie ». Je voulais donc changer, oui mais changer pour faire quoi ? Je n’ai jamais été de ceux qui savent depuis tout petit ce qu’il veulent faire. Un jour en discutant, ma femme m’a dit: « Tu sais, je te verrais bien ébéniste ou menuisier ! »… Je lui avais répondu que pour ces métiers là il fallait commencer l’apprentissage jeune, qu’il faut déjà avoir un peu ça dans la peau et je n’étais pas vraiment un grand manuel. Et puis, l’idée à fait son chemin et je me suis dit « pourquoi pas ?! ». Je me suis donc renseigné sur les formations possibles. J’ai donc redémarré par un C.A.P. en alternance chez les Compagnons au Pays basque !
Lampe Ekinox.
Quel meuble / objet préfères-tu réaliser ?
Il est difficile de répondre à cette question tant le travail est varié et tant chaque projet est différent des autres. J’ai autant de plaisir à imaginer et réaliser un buffet aux lignes modernes qui sera une pièce unique qu’un lampe en petite série qui permettra au plus grand nombre de s’offrir un objet design, ou qu’une cuisine moderne sur mesure adaptée pour une personne handicapée. C’est cette variété qui fait également partie du plaisir que j’ai à exercer ce métier.
Quel objet rêves tu de fabriquer ? Pour qui ou où rêves-tu de travailler ?
Mon rêve serait de construire entièrement moi même notre maison, avec du bois un peu partout, cela va de soit. Mais aussi surprenant que ça puisse paraître, c’est assez difficilement conciliable avec le travail car cela demanderait beaucoup de temps. A défaut, je compte bien faire une bonne partie de la déco et des meubles. J’ai d’ailleurs déjà un peu commencé !
Est ce que travailler sur des projets extérieurs demande des compétences spécifiques ?
La fabrication d’un ouvrage d’extérieur demande en effet un certain nombre de connaissances particulières. Il faut notamment prendre en compte la topographie, l’exposition au soleil, à la pluie et aux vents dominants… Il est également indispensable de connaître les différentes caractéristiques des essences de bois utilisées : coefficient de retrait et dilatation, capacité de résistance aux intempéries, etc… Dans ce cas précis il a fallu réaliser des éléments de maçonnerie afin de soutenir la structure. Il faut donc aussi savoir être polyvalent. Enfin, il est nécessaire d’avoir une vision globale du projet afin notamment de l’inscrire dans une logique architecturale et esthétique.
Terrasse en mélèze du Cantal, photo Instagram @etiennebois.fr.
Comment procèdes-tu avec ton client pour ce genre de travaux ?
Chaque projet client est unique et commence donc par la définition du projet directement avec le client. Pour ça je me rends sur place pour me rendre compte des contraintes techniques et discuter avec le client de ses souhaits. Je réalise ensuite un dessin afin qu’il visualise le rendu et que nous affinions ensemble le projet.
Quel est la plus grande difficulté dans ton métier ?
Dans mon cas, c’est de travailler seul et ce à plusieurs point de vue. Concrètement il est parfois difficile, voire impossible de réaliser certaines choses en étant seul, des pièces trop grandes ou trop lourdes. Il faut aussi tout faire quand on est à son compte. Au-delà de la conception et de la réalisation, il faut faire de la comptabilité, faire sa publicité, gérer les relations-clients… D’autre part, la solitude peut peser parfois. Mais heureusement, je ne suis pas vraiment seul. Je fais parfois appel à des collègues des alentours eux aussi à leur compte quand c’est nécessaire. Finalement ça favorise les relations sociales et l’entraide !
Bar flottant en forme de planche de surf.
Que préfères-tu dans le métier d’ébéniste ?
Le fait de créer un objet, un meuble de ses propres mains à partir de la matière brute est indéniablement source de satisfaction. Le processus créatif est une succession d’étapes au cours desquelles on prend du plaisir. On imagine, on dessine puis on concrétise au contact de la matière. Et quand à la fin l’ouvrage plaît au client, alors le sentiment de satisfaction est complet. C’est un tout !
Pot à cactus // succulentes en bois.
Etienne bois x Clem around the corner
Faire appel à un artisan, c’est l’opportunité de faire créer un produit en parfaite adéquation avec son envie, ses goûts et son mode de vie. De plus, un produit fait main est personnalisable à souhait. C’est pour cela qu’Etienne m’a proposé de colorer à ma guise sa jolie lampe Pixys. Telle une blogueuse égocentrique, comme j’aime beaucoup le bleu gris (c’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi cette teinte dans le logo de Clem Around The Corner), je lui ai demandé de me confectionner une lampe et de la colorer à partir du code Pantone de cette couleur. La lampe Etienne Bois x Clem Around The Corner éclaire depuis mon bureau.
Lampe Pixys / Bougie Made in Paris / Fleur de table Iittala x Issey Miyake.