Grâce à mon voyage à la poursuite du liège au Portugal où j’ai suivi ce matériau de sa récolte à sa transformation, j’ai découvert à quel point le liège était un matériau parfaitement écologique dont l’histoire, du chêne liège au sol en liège mérite qu’on s’y attarde.
Je vous invite donc sur les traces du liège au Portugal et pour les plus pressés d’entre vous, filez en fin d’article pour ma vidéo résumé. Mais si vous avez 3 minutes devant vous, je vous conseille de poursuivre la lecture car vous allez être conquis, j’en suis certaine.
L’histoire du chêne liège
Au Portugal, la forêt de chêne liège, aussi appelée suberaie, occupe 736 000 hectares. Lorsque l’on plante un chêne liège, la première récolte se fait généralement une vingtaine d’années plus tard. Après, l’écorce repousse et est récupérée tous les 9 ans. En moyenne l’écorce est récoltée seize fois au cours de la vie d’un arbre.
Contrairement aux autres matériaux d’origine végétale, l’arbre n’est pas abattu mais au contraire entretenu par la récolte. Cela en fait un matériau particulièrement écologique, d’autant plus que le liège est recyclable.
Aussi l’arbre lui-même est reconnu pour son action pour la préservation de la biodiversité. En effet la forêt accueille plus de 100 espèces de plantes, des reptiles et des amphibiens ainsi que des centaines d’espèces d’oiseaux.
Le chêne liège est donc un patrimoine qui se transmet de génération en génération. Parfois celui qui plante l’arbre ne sera pas là pour sa première récolte. Mais il plante une graine d’espoir pour la santé de notre planète.
La récolte auprès du chêne liège
À quelques kilomètres de Lisbonne, nous nous sommes arrêtés en plein foret de chêne liège pour admirer le travail des récoltants.
La récolte de l’écorce a donc lieu tous les 9 ans. Entre-temps, l’arbre reconstitue sa carapace. Et les récoltants le chérissent, en prennent soin. Il faut savoir que l’écorce pour repousser demande à l’arbre une consommation de CO2 plus importante que si son écorce était déjà en place. La culture et la récolte du liège est donc particulièrement bénéfique à la planète.
Deux artisans par arbre, chacun armé d’une machette, ils récoltent l’écorce de l’arbre dans un mouvement presque artistique tant il est agréable à regarder. Entre eux, ils ne communiquent pas. Pourtant ils travaillent sur le même arbre et ne se blessent pas l’un l’autre. C’est impressionnant à observer. En effet, ils maitrisent tellement cette gymnastique qu’ils n’ont pas besoin de se parler pour savoir qui a besoin d’un coup supplémentaire assuré par la machette de l’autre. J’aurais pu les admirer des heures. Et à ce beau spectacle s’ajoutait le “crac crac” de l’écorce que l’on sépare de l’arbre. Ce fut un beau ballet.
Cette opération s’appelle le démasclage. Dans un premier temps, l’écorce est entaillée sans abimer le tronc. Puis la machette est glissée entre le tronc et l’écorce. Finalement, le récoltant détache définitivement l’écorce. C’est à ce moment que le bruit significatif qui m’a tant plu se produit.
Pendant ce temps, une autre équipe accompagnée d’un tracteur récupère les morceaux de liège qui s’accumulent aux pieds des arbres. Et sous ce soleil de plomb – nous sommes en plein mois de juin, au Portugal – Une femme distribue des verres d’eau.
Du chêne liège au sol en liège
Nous suivons désormais le tracteur jusqu’à une première usine. Là-bas, le liège est entreposé au soleil. Les morceaux d’écorce entassés les uns sur les autres sèchent tranquillement. Le liège sera ensuite trié pour déterminer sa destination finale. Plus il est beau, plus il a de chance de terminer dans les mains d’un designer. Puis il sera lavé dans de grands bains de vapeur. Ensuite, il prendra différentes routes en fonction de la transformation qui lui sera allouée : sol en liège, bouchon de bouteille, liège décoratif…
Nous sommes partis avec un chargement de liège qui avait pour vocation de devenir un revêtement de sol. Nous avons donc fait cap vers le Nord près de Porto. Dans cette seconde usine Amorim, qui confectionne notamment le sol en liège Wicanders, j’ai admiré un nouveau ballet. Je m’attendais à des tonnes de machines et un processus entièrement automatisé. Mais finalement, la machine passe à l’homme qui donne à une seconde machine. Ouvriers et machines travaillent ensemble.
Sur les traces du sol en liège
J’ai capturé quelques vidéos de ces mouvements de la récolte du chêne liège au sol en liège. J’espère par ce nouvel épisode de Bon Clem vous transmettra ma passion pour ce matériau écolo.