Il y a des choses que je pense connaître sur le bout des doigts. Puis, il y des histoires qui m’ont jusque-là échappé. Si mon échange universitaire en Finlande m’a permis de m’intéresser de plus près aux grands noms du design de ce pays, c’est bien le seul pays européen où j’en sais un peu plus que “la moyenne”. Pourtant il y a des merveilles à connaître, des incontournables à savoir et des nouveautés à découvrir dans tous les recoins notre continent. Et probablement dans le monde entier d’ailleurs. Mais revenons à l’Europe pour le moment, à la Pologne plus précisément. Aujourd’hui, nous allons parler de design polonais : icône, célébrité, jeune pousse promettante, créateur de talent et joli parcours.
Fin août, alors que Paris se repeuplait à peine de ses habitants, j’ai découvert l’existence de Pologne Cultures Actuelles, un compte Instagram créé par l’Institut Polonais de Paris. En effet, à l’occasion notamment du 100ème anniversaire du recouvrement de l’indépendance l’indépendance de la Pologne, l’établissement culturel souhaite promouvoir les nouvelles cultures du pays.
En découvrant les photos, j’ai voulu en savoir plus sur la place historique du design au sein de cet État d’Europe centrale. Mes petites recherches étant tant passionnante, je me voulais de vous relater mes découvertes.
Les incontournables du design polonais
Józef Chierowski
Il est l’auteur de l’un des plus grands succès du design polonais : le fauteuil 366 datant de 1962. Vendu à plus de 500 000 exemplaires, on le chine régulièrement sur Design Market. S’il est très vite devenu iconique, sa création aurait pu ne jamais avoir lieu. En effet, c’est suite à un incendie survenu dans une grande usine de meubles de Świebodzice que le propriétaire fait appel au jeune designer Józef Chierowski. Il lui demande de créer une assise qui pourrait être produite en grande série et rapidement.
Le designer polonais imagine alors le fauteuil 366. Son esthétisme simple est vite adopté par tous les restaurants et bureaux de Pologne. Mais les enjeux diplomatiques de l’époque font que le produit ne se fait pas connaître en dehors de l’Union Soviétique et le succès s’arrête aux frontières. La production continue tout de même pendant 20 ans. Puis, une startup éponyme achète la licence de droit du fauteuil 366 et reprend la production en 2014 pour notre plus grand bonheur !
Roman Modzelewski
Peintre et sculpteur, directeur de l’Académie des beaux-arts de Łódź, Roman Modzelewski imagine en 1958 quatre modèles de chaises en fibres de verre organiques. Les étudiants en fabriquent alors quelques exemplaires puis Le Corbusier tente, en vain, en 1961 d’obtenir une licence pour les produire à grande échelle. L’histoire aurait pu s’arrêter là et les chaises seraient alors restées méconnues. Mais la maison Vzor, spécialisée dans le design polonais des années 1950, décide il y a quelques années de les éditer en grand nombre. L’artiste interdisciplinaire trouve alors la place qui lui est dû parmi les designers polonais d’après-guerre.
Daniel Libeskind
Architecte de renommée internationalle, Daniel Libeskind a été naturalisé Américain, mais il est d’origine polonaise et son histoire personnelle se reflète énormément dans son travail. Il est en effet l’auteur de différents projets en rapport avec le judaïsme et la Shoah tels que le Musée juif de Berlin , le Musée juif de San Francisco et le centre de la Shoah à Manchester. Mais, il collabore aussi avec des maisons d’édition comme Alessi pour la création de petits objets du quotidien. Pour en savoir plus, je vous propose de découvrir mon article dédié à Daniel Libeskind et son travail.
Jeu d’échec dessiné par Daniel Libeskind pour Atelier Swarovski.
Les nouveaux visages du design polonais
Malwina Konopacka
J’ai découvert le travail de Malwina à l’exposition 1000 vases organisée lors de la Paris Design Week. Elle y présentait deux vases majestueux colorés et empreints de poésie. Sa collection baptisée OKO (oeil en Polonais) est composée d’objets en céramique peints à la main. J’ai été amusée de découvrir que les oeuvres de l’artiste lui ressemblaient physiquement. Et elle m’a même confié avoir déjà rêvé qu’on la transformait en vase ! Une créativité débordante et beaucoup d’énergie se dégagent de cette designer qui mérite tout le succès qu’elle rencontre.
Malwina Konopacka lors de l’exposition 1000 vases de la Paris Design Week.
Swallow’s Tail Furniture
Ce sont dans les allées de Maison&Objet que j’ai admiré le mobilier et les accessoires déco de la jeune et talentueuse pousse du design polonais. Créée en 2014 à Varsovie par le duo designers Piotr Grzybowski et Magda Hubka, STF a pour ambition de promouvoir la tradition artisanale polonaise, ressusciter des méthodes de menuiserie uniques tout en utilisant les nouvelles technologies et en respectant l’environnement. Il en résulte des meubles conçus à partir de matériaux de qualité à l’esthétisme contemporain et intemporel. Cette réussite est d’ailleurs confirmée par l’obtention à la fois d’un prix aux iF Design Awards mais aussi au Łodź Design Festival.
Le nom de la marque provient de l’expression “queue d’hirondelle” qui est une forme de découpe qui permet l’assemblage de deux morceaux de bois. Cette technique d’ébénisterie est utilisée par l’équipe de Swallow’s Tail Furniture pour assembler esthétiquement et durablement les différences pièces des meubles de leur collection.
Retrouvez les produits Swallow’s Tail sur TheCoolRepublic.
Up Warsaw : les meubles enfants poétiques
Il y a trois ans, Magdalena rentre du travail épuisée par un patron un peu casse pied. Si beaucoup auraient aimé un bain chaud réconfortant, elle fait le choix de se défouler dans son garage. Elle attrape une planche de bois, quelques outils et un pot de peinture. Quelques heures plus tard, elle accroche dans la chambre de ses filles une étagère en forme d’avion à hélice. Elle trouvait ce petit meuble amusant et pratique à la fois.
Rapidement, les amis qui découvrent sa création lui demandent de leur produire la même. Elle débute donc une fabrication en petite série pour ses proches et en profite pour diversifier ses modèles. L’engouement reprenant de plus belle, elle quitte son emploi pour se consacrer pleinement à la création de ces jolis meubles pour enfants. Bien sûr, les produits de la jolie marque Up Warsaw sont encore aujourd’hui fait à la main à Varsovie. S’ils vous font vous aussi craquer, vous les retrouverez au Bon Marché ou sur le site internet de la marque.
Jusque-là, la seule chose que je connaissais de la Pologne était la jolie ville de Cracovie . J’y avais passé quelques jours dans le cadre d’un voyage en Europe via Interail avec mes copains du Lycée. Aujourd’hui, je n’ai plus qu’une hâte : découvrir Varsovie et en savoir plus sur le design polonais. Je remercie donc vivement l’Institut Polonais de Paris de m’avoir encore plus assoiffée d’une envie de voyage…
Palais de la culture et de la science de Varsovie, Pologne