“Je suis au 6ème étage d’un immeuble haussmannien et je cherche une table étroite pour mon balcon”. “Le 18ème arrondissement de Paris est un des plus vieux quartiers de la capitale”. Avez-vous déjà dit l’une de ces phrases ? Si c’est le cas, je vous propose une petite leçon d’Histoire. Car Paris me passionne et j’en apprécie tous les recoins. Mais un duo marqua fortement son histoire, architecturale du moins, Napoléon III et Haussmann. Alors, discutons architecture parisienne avec le Baron Haussmann, les grands travaux de Napoléon III et le style architectural emblématique de la ville.
Dans cet article j’aborderais donc :
- L’Histoire de la transformation de Paris
- L’origine des 20 arrondissements
- Les caractéristiques de l’immeuble haussmannien
- Immeuble haussmannien et Paris aujourd’hui
Transformation de Paris sous le Second Empire
Nommé Préfet de la Seine, chargé de l’urbanisme par Napoleon III, le baron Haussmann reçoit comme mission d’assainir, embellir et unifier la ville de Paris. Nous sommes alors en 1852.
À l’époque la capitale française est un véritable labyrinthe dans lequel les habitants ont beaucoup de mal à circuler.
Le baron Haussmann invente donc un Paris moderne, une nouvelle esthétique de la ville. Et, en une vingtaine d’années, il métamorphose la capitale française avec d’immenses percées, une architecture régulière et des parcs. C’est en effet à Georges-Eugène Haussmann que l’on doit les grands axes rectilignes de la ville mais aussi un style architectural qui a fait école en France et en Europe.
Sous le second empire Napoleon III souhaitait importer dans sa capitale la propreté qu’il avait pu observer dans les rues de Londres . En 1845, les trois quarts de la population de Paris vivaient dans l’insalubrité. Les grands travaux du baron Haussmann s’accompagnent alors d’une réflexion générale sur l’espace public. Il repense à la fois le paysage urbain mais aussi la conception générale de la ville avec de l’aération, de l’air, de la lumière qui rentrent.
Paris se transforme, Paris s’agrandit et découvre ses 20 arrondissements
Haussmann instaure une typologie architecturale. Il transforme le parc Monceau, le parc des Buttes-Chaumont, le parc Montsouris. Mais aussi la place de l’Étoile, où siège l’Arc de triomphe, est refaite. On y construit 12 hôtels particuliers qui ceinturent la place. La place de l’Opéra, les parcs du bois de Boulogne et du bois de Vincennes surgissent de terre. Les gares du Nord et de Lyon facilitent l’arrivée en plein cœur de Paris. Les boulevards Sébastopol et Rivoli, entre autres, permettent de traverser la cité du nord au sud et d’est en ouest.
Avant Haussmann, la capitale ne comptait que ses 12 premiers arrondissements centraux et était délimitée par le mur des fermiers généraux. Mais, estimant son terrain de jeu trop étriqué, Georges-Eugène Haussmann obtient en 1860 l’annexion de 11 communes entières (dont Auteuil, Passy, Montmartre, La Villette et Bercy) et 13 portions de villes (Ternes, Saint-Ouen, Pantin…). Le mur est abattu. Et c’est ainsi que Paris se retrouve, avec ses 20 arrondissements actuels.
L’immeuble haussmannien : la signature du Baron qui incarne encore Paris
L’appartement Haussmannien se définit par des façades ordonnées ainsi que par le plan des appartements où espaces privés et de réception sont nettement séparés. La façade caractérise le plus le style haussmannien. Les quelque 40.000 immeubles construits à l’époque respectent, dans la même rue, une hauteur semblable pour ne former qu’un seul ensemble architectural. La hauteur devait être proportionnelle à la largeur de la rue et ne pas dépasser 6 étages. La façade type du style Haussmannien est construite en pierre de taille. Avant l’ascenseur, la gradation esthétique des immeubles était parallèle à la gradation sociale. Si cela est toujours visible aujourd’hui, la donne a changé avec l’arrivée de l’ascenseur, les étages hauts prenant plus de valeurs, notamment ceux qui offrent de jolies vues sur les toits de la capitale.
Le plan d’un appartement haussmannien repose sur une belle entrée (on disait alors « antichambre ») et un couloir qui distribue les différentes pièces. Il répond à des spécifications précises, fondements de ce style si particulier. Sa première caractéristique est constituée par les vastes espaces des pièces principales, pourvues de grandes fenêtres ouvrant, au deuxième étage, sur un balcon filant. Quand l’appartement est grand, il se voit divisé en trois modules : réception, service et intimité. L’appartement Haussmannien s’identifie par de hauts plafonds,de larges fenêtres, une cheminée en marbre, des moulures au plafond. Enfin, on peut noter au sol la présence d’un parquet point de Hongrie, reconnaissable par ses lames en diagonale et chevron.
Immeuble haussmannien et Paris aujourd’hui
Un siècle et demi plus tard, l’immeuble haussmannien conserve tout son prestige, qu’il tire notamment de ses grands volumes et de la versatilité de sa structure, qui permet d’y installer bureaux ou logements. Les immeubles Haussmanniens représentent aujourd’hui environ 60% des immeubles de la capitale.
La limite de 6 étages établie à l’époque a permis d’éviter la construction de grandes tours, du moins au centre de la ville. Et cette ville musée est encore harmonieuse et exempte de construction disgracieuse et volumineuse surement grâce à la rigueur et l’élégance des constructions haussmanniennes. N’en déplaise à la crise du logement dans la capitale ! Personnellement, je préfère batailler de longs mois pour me loger pour pouvoir vivre dans une si belle ville.